Je m'appelle Cédric Javault, j'ai 52 ans et je dirige une startup spécialisée dans l'intelligence artificielle appliquée à la santé. Je cours depuis plus de 30 ans, depuis mon service national. Pendant longtemps, je me considérais comme un simple joggeur du dimanche. Puis, peu à peu, j'ai commencé à participer à des compétitions, notamment des semi-marathons. Mon premier marathon remonte à 2008, et depuis 12 ans, je me suis tourné vers les trails et ultratrails. Cela fait maintenant trois ans que je suis membre de Pérols Footing, un club où je partage ma passion pour la course avec des camarades bienveillants et motivants.
Récemment, j'ai participé à la Diagonale des Fous à La Réunion, l’épreuve phare du Grand Raid. Cette course de 170 km pour 10 000 mètres de dénivelé positif est bien plus qu'une simple compétition : c'est une véritable aventure humaine et sportive. Cela demande des mois, voire des années, de préparation. Courir sur un autre continent, dans une ambiance incroyable, face à soi-même pendant 58 heures, c’est une expérience qui m'a marqué à vie.
Étant à ma troisième participation à la Diagonale des Fous (j'avais aussi couru le Trail de Bourbon, 100 km et 6 000 mètres de dénivelé), j'avais une certaine expérience pour structurer ma préparation.
Côté physique, je m’entraênais 4 à 5 fois par semaine, avec une sortie longue chaque week-end. Mon programme comportait des épreuves progressives pour habituer mon corps à l'effort : un trail avec 3 500 mètres de D+ en juillet, l’Échappée Belle en août (4 500 mètres de D+ sur 90 km), puis un week-end choc en Corse où j'ai parcouru l'équivalent de sept étapes du GR20 en deux jours (soit 6 000 mètres de D+). J'ai privilégié le dénivelé et les terrains techniques aux longues distances.
Sur le plan mental, j'avais étudié le parcours à fond : j'ai acheté des cartes IGN 25 000, regardé beaucoup de vidéos sur YouTube… Je voulais être prêt à affronter l'ampleur de la tâche. J'ai délibérément choisi de ne pas suivre une feuille de route stricte avec des temps de passage. Mon objectif était simplement de finir, pas de viser un chrono. Cette stratégie m'a permis d'éviter la pression et d'adopter un rythme adapté à mes sensations.
Le départ à Saint-Pierre est absolument exceptionnel. Les rues sont noires de monde, les spectateurs en feu. L’énergie de cette foule déchaînée te transporte littéralement sur plusieurs kilomètres. C’est un moment qui te donne la chair de poule.
Un autre instant marquant a été l’ascension du Maïdo. Après 35 à 40 heures de course et 8 000 mètres de dénivelé positif cumulés, tu atteins ce sommet monumental. Tu sais que tu as passé le plus gros, mais il reste encore 20 heures de chemin. L’accueil au sommet est incroyable : des spectateurs hurlent ton prénom (grâce au dossard), et cette ferveur te donne un élan vital pour continuer.
Enfin, la dernière descente, du parc du Colorado à l'arrivée, restera gravée dans ma mémoire. En 2018, j’avais bouclé cette descente de nuit dans une douleur indescriptible. Cette année, à 7h du matin, sous un ciel radieux, j’ai pu courir, doubler plusieurs concurrents et finir sur un nuage.
J'avais oublié à quel point c’est difficile. 58 heures, c’est long… vraiment long. Pourtant, l’abandon n’était pas une option pour moi, sauf en cas de blessure grave. J'avais investi trop de temps et d'efforts dans ma préparation pour envisager de renoncer.
Privilégiez les terrains techniques avec beaucoup de dénivelé plutôt que de longues distances plates. Mon épisode de préparation en Corse a été déterminant pour réussir.
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Privilégiez les terrains techniques avec beaucoup de dénivelé plutôt que de longues distances plates. Mon épisode de préparation en Corse a été déterminant pour réussir.
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Respectez l’épreuve et soyez humbles. En août, j’ai abandonné à mi-parcours de l’Échappée Belle après 15 heures. Cette leçon m’a rappelé que partir trop vite peut être fatal. Cet échec m’a permis d’être plus sage à la Réunion.
Pour cette épreuve, le club n’a pas joué un rôle direct dans ma préparation. Cependant, les encouragements reçus avant et après la course ont été précieux. Et tout au long de l’année, les séances de fractionné du mardi m’apportent une motivation essentielle. Courir en groupe m’aide à me surpasser et à rester constant.
Après une année aussi intense, je prévois une année 2025 plus calme. Je vise peut-être le 10 km ou le semi-marathon d'Albi en avril. Mais l’appel de l’ultra est fort. La CCC en 2026 ou une quatrième Diagonale des Fous pour mes 55 ans… pourquoi pas ?
La Diagonale des Fous est une course exigeante, mais elle reste accessible. Avec une bonne préparation et de la volonté, c’est un rêve réalisable. Si vous voulez des conseils, notamment sur la logistique, n’hésitez pas à me demander. Et surtout, lancez-vous : la seule limite est celle que vous vous imposez !
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