Ultra Trail du Mont-Blanc 2021 : Cédric Javault voyageur au Coeur des Montagnes

Chaque passionné de trail rêve de fouler les sentiers mythiques de l'UTMB, cet ultra trail qui fait rêver bien au-delà des frontières du monde du running. Après deux années de tirages au sort infructueux, la chance m’a enfin souri en 2021, et je me suis retrouvé inscrit pour cette épreuve légendaire. Un rêve devenu réalité, malgré un contexte incertain et une préparation atypique.

La préparation n’a pas été optimale. Mes derniers mois avaient été perturbés par une blessure au genou et une fatigue accumulée, entre quelques semaines de vacances et des gardes épuisantes en tant que pompier. Mes entraînements avaient été réduits à peau de chagrin, et je me suis retrouvé à Chamonix avec une condition physique loin d’être idéale. Mais l’UTMB est une aventure unique, et j'étais déterminé à la vivre, même si mon objectif principal était de simplement terminer la course.

Le départ était prévu pour le vendredi soir. Le cœur battant à l’unisson avec le décompte final, je me tenais parmi les coureurs impatients, entouré par une foule de spectateurs enthousiastes. Le ciel est clair, les montagnes majestueuses et le bruit de la foule résonne comme une musique épique. Le départ fut donné, et je m’élance dans les rues animées de Chamonix, enveloppé par l’adrénaline collective.

Les premiers kilomètres sont un vrai délice. Le plat m’aide à m’échauffer et à me préparer mentalement pour la longue route qui m’attend. Le col de Voza se profile rapidement, avec une montée douce mais régulière, et je passe au sommet en un temps raisonnable. Les paysages alpins sont à couper le souffle, et malgré la douleur naissante dans mes jambes, je reste ébloui par la beauté du parcours.

Je traverse Saint-Gervais, où l’accueil est chaleureux. Les cris et encouragements des spectateurs me portent, malgré les premiers signes de fatigue. La nuit commence à tomber, et je passe ma première nuit dans la fraîcheur des montagnes. Mon rythme est devenu plus lent, mais je suis toujours en forme, même si les premiers signes de fatigue se font sentir.

Les ascensions se succèdent avec leur lot de défis. La montée au Refuge de La Balme est longue et exigeante, avec un vent glacial sur le col du Bonhomme. La descente vers Les Chapieux est rapide, et je me fais surprendre par la difficulté du terrain. À Courmayeur, après environ 15 heures de course, je fais une pause plus longue que prévue. Mes jambes sont lourdes et les crampes commencent à s’installer, mais je suis déterminé à continuer.

Le parcours entre Courmayeur et Champex-Lac est une lutte constante contre la fatigue. Les montées sont éprouvantes, et la descente semble interminable. Mon moral vacille, mais les encouragements des bénévoles et les paysages grandioses me donnent une motivation renouvelée. Les premières douleurs se transforment en une fatigue profonde, mais je persiste avec l’espoir de franchir la ligne d’arrivée.

Lorsque j’aborde la montée finale vers le Col des Montets, le défi est de taille. Mes cuisses sont en feu, chaque pas est une victoire sur la douleur. Je monte lentement mais sûrement, et la lumière du jour revient progressivement, illuminant le chemin vers la fin.

Enfin, je franchis la ligne d’arrivée à Chamonix après 46 heures et 3 minutes d’efforts incessants. L’émotion est indescriptible. Les dernières centaines de mètres sont un mélange de soulagement et de joie pure, effaçant les souffrances accumulées. Je suis accueilli par des applaudissements, et bien que le chrono ne soit pas celui espéré, le sentiment d’accomplissement est immense.

Je passe la ligne, épuisé mais comblé, et après un rapide contrôle médical, je retourne à mon hôtel. Une nuit de sommeil et une journée de repos sont bien méritées. Les douleurs musculaires sont bien présentes, mais la satisfaction d’avoir terminé l’UTMB surpasse tout. Cette aventure restera gravée dans ma mémoire comme un exploit personnel, un mélange d’efforts, de paysages époustouflants et de moments inoubliables.

En fin de compte, malgré les difficultés rencontrées, je suis fier d’avoir terminé cette épreuve mythique. Chaque souffrance, chaque doute était une étape sur le chemin de cette grande aventure. En route pour de nouveaux défis, avec un cœur rempli de gratitude et d’admiration pour les montagnes qui m’ont tant donné.


Si vous souhaitez en savoir plus sur mes résultats détaillés, vous pouvez les retrouver sur Kikourou. Vous pouvez également consulter mes statistiques sur le site officiel de l'UTMB et sur Betrail.

Cédric Javault